Cliniques « what’s up walk-in » : moins d’attente, plus de conversation

 

Nous avons maintenant une raison d’être plus optimistes relativement aux services de santé mentale à l’intention des enfants, des jeunes et des familles de l’Ontario. La semaine dernière, le gouvernement de l’Ontario a annoncé un financement additionnel de 2,1 milliards $ en santé mentale sur les quatre prochaines années. Ce financement s’ajoute aux 3,8 milliards $ dépensés annuellement en services de santé mentale.

En plus du financement additionnel indispensable, il existe aussi un nombre croissant de services de santé mentale conçus pour répondre aux besoins des enfants et des jeunes de l’Ontario. Ces services sont cruciaux pour les familles servies par les sociétés d’aide à l’enfance (SAE) de la province. En Ontario, environ 46 % des familles reçoivent des services du bien-être de l’enfance parce que des adultes ont des troubles de santé mentale, notamment la toxicomanie. Par ailleurs, des recherches récentes sur le bien-être de l’enfance indiquent qu’en Ontario, 30 % des enfants et des jeunes pris en charge âgés de plus de 10 ans ont obtenu un diagnostic de trouble émotionnel, psychologique ou nerveux. Un système de services de santé mentale solide qui appuie les enfants et les jeunes contribuera à interrompre le cycle de traumatismes qui se transmet d’une génération à l’autre.

J’ai récemment eu l’occasion de discuter des enjeux de santé mentale avec Myra Levy, directrice des Services cliniques, et Darren Fisher, gestionnaire de projet principal, Stratégie de l’agence, à East Metro Youth Services (EMYS).

« Dans tous nos programmes de counseling, nous voyons beaucoup d’enfants, de jeunes et de parents qui ont affaire au système du bien-être de l’enfance », a déclaré Mme Levy.

À Toronto, six cliniques what’s up walk-in offrent une façon accessible de répondre aux besoins en santé mentale des enfants, des jeunes et de leur famille. EMYS offre l’une des six cliniques situées à Toronto et assume le leadership en tant que secrétariat pour le réseau what’s up walk-in, qui inclut la prestation de soutien logistique et stratégique. Les autres cliniques what’s up walk-in sont dirigées respectivement par Skylark Children, Youth & Families, Yorktown Family Services, YouthLink, Griffin Centre et The Etobicoke Children’s Centre. Les cliniques what’s up walk-in offrent un modèle novateur de santé mentale sans obstacle pour répondre aux besoins en santé mentale des enfants et des jeunes.

« On demande à de nombreux parents d’utiliser what’s up walk-in dans le cadre du processus de réunification, lorsque leurs enfants retournent à la maison avec leurs parents après avoir été retirés du foyer familial, a expliqué Mme Levy. Parallèlement, on demande souvent aux enfants et aux jeunes de venir à what’s up walk-in pour discuter de leurs sentiments relatifs au fait qu’ils soient retirés du domicile familial ou qu’ils soient réunifiés avec un parent, ainsi que des stratégies qu’ils peuvent utiliser s’ils se sentent envahis durant ce processus. »

Les cliniques what’s up walk-in offrent gratuitement des séances de counseling confidentielles de 45 à 60 minutes, sans rendez-vous ni besoin d’une carte d’assurance maladie. Toutes les cliniques offrent des services à des enfants et des jeunes de 0 à 24 ans, certaines cliniques offrant des services jusqu’à 29 ans. Chacune des six agences qui dirigent une clinique what’s up walk-in travaillent en vue d’éliminer les obstacles pour leur communauté. Les cliniques embauchent et forment du personnel travaillant avec des clients de tous âges, et s’efforcent des recruter du personnel qui peut offrir des services dans des langues autres que l’anglais.[1]

Offertes sous forme de séances uniques, plutôt qu’une série traditionnelle de rendez-vous, les cliniques visent à ce que les consultants utilisent des approches thérapeutiques fondées sur des faits pour se concentrer sur les préoccupations principales de leur client, ainsi qu’élaborer avec ce dernier un plan pour aborder ces préoccupations de manière que le client se sente à l’aise. On contrôle la qualité et le résultat des services à l’aide de la Partners for Change Outcomes Management Scale (PCOMS), et on évalue les cliniques tous les trimestres. [2]

Myra Levy a expliqué que l’un des avantages des cliniques à séances uniques est que « les services sont offerts au besoin, ce qui signifie que les clients n’ont pas à s’engager dans une thérapie à long terme pour accéder aux services. » Les gens sont aussi invités à revenir à plusieurs reprises s’ils en sentent le besoin.

Les cliniques what’s up walk-in se concentrent sur toute préoccupation « qu’ils ont à l’esprit ». [3] Les clients viennent pour parler de divers problèmes, mais la plupart parlent d’anxiété, de dépression, de conflits familiaux et de problèmes liés à l’école.

Selon EMYS, il y a chaque année 5 000 visites de counseling aux cliniques what’s up walk-in dans l’ensemble des cliniques, et seulement 6 % des personnes qui les utilisent sont dirigées vers des services intensifs à long terme.

Le modèle des cliniques what’s up walk-in est un bon exemple de la façon de relever le défi des temps d’attente en Ontario. Selon Canadian Mental Health Ontario, 120 000 enfants et jeunes attendent jusqu’à 18 mois pour obtenir des services de santé mentale dans la province. [4]

Darren Fisher a souligné que « le fait que les ministères gouvernementaux continuent de financer et commander des programmes qui fonctionnent isolément pose un défi décisionnel qui a une incidence négative sur les enfants et les jeunes recherchant des traitements en santé mentale. Cela se traduit par des services fragmentés, ainsi qu’un manque de coordination entre les secteurs. »

Quant aux solutions, M. Fisher a suggéré un accès accru aux services et à l’éducation en santé mentale dans les écoles de la province. De plus, les fournisseurs de services doivent mieux comprendre les déterminants sociaux de la santé, ainsi que la façon dont ils affectent les gens, de sorte que nous adoptions une approche plus holistique et intégrée des traitements.

Fisher a aussi insisté sur la façon dont les options sans obstable d’accès à la santé mentale, comme les cliniques what’s up walk-in, constituent une occasion de premier plan pour les enfants et les jeunes recherchant des soins en santé mentale. Idéalement, cela sera accompagné de changements systémiques très bientôt.

Nous encourageons les enfants, les jeunes, les familles et les soignants souhaitant obtenir plus d’information sur what’s up walk-in à consulter le http://www.whatsupwalkin.ca.

[1] http://emys.on.ca/getting-help/walk-in-clinic/

[2] http://www.whatsupwalkin.ca/for-professionals/

[3] http://emys.on.ca/wp-content/uploads/2014/02/whats-up-walk-in-flyer.pdf

[4] http://kidsmentalhealthcantwait.ca