Le tout premier rassemblement des jeunes Afro-Canadiens pris en charge marque un tournant pour l’aide à l’enfance

Imaginez être un garçon de 18 ans, dans une foule de 130 jeunes d’ascendance afro-canadienne et de plus de 70 adultes. On vous remet un microphone et vous donne l’occasion de partager vos expériences du système du bien-être de l’enfance. Vous parlez de votre foyer d’accueil. Du fait que vous n’êtes pas invité lorsque la famille sort pour dîner, que ses membres ne vous parlent pas et que vous allez à l’école, revenez de l’école et vous en allez directement à votre chambre. Et puis vous craquez. Vous dites à l’auditoire qu’aujourd’hui, à cet événement, c’est la première fois que vous voyez votre sœur depuis des années. Cela fait si longtemps que vous vous êtes à peine reconnus. Vous pleurez, incapable de continuer de parler, envahi d’émotions, mais aussitôt, vous êtes appuyé et encerclé par l’amour d’autres jeunes et des aînés. Un cercle se forme autour de vous, tout le monde en larmes, tous ressentant votre douleur et votre peine, tous engagés à l’égard du changement… pour vous.

Il s’agissait de Power Up! Le tout premier symposium pour les jeunes Afro-Canadiens pris en charge dans la province de l’Ontario, qui s’est tenu au début juillet.

Les jeunes ont été accueillis au symposium avec une cérémonie traditionnelle africaine connue sous le nom de « libation », une façon de remercier et de reconnaître les ancêtres. Sunset Services, un organisme voué à servir les « minorités sexuelles, personnes de couleur et membres de communautés raciales et ethniques marginalisées », était aussi présent pour ouvrir l’événement historique.

On a donné aux jeunes l’occasion de participer à trois ateliers, où on leur expliquait l’évolution de l’autonomisation afro-canadienne.

Roots Up, dirigé par le Dr Akwatu Khenti, sous-ministre adjoint, Direction générale de l’action contre le racisme, était une exploration de l’histoire qui a forgé les Canadiens noirs et les Afro-Canadiens.

Wake Up!, dirigé par Kike Ojo, gestionnaire de projet, Une vision une voix, portait sur le contexte social, ainsi que sur la compréhension de l’oppression et du racisme envers les Noirs et la réponse à ces phénomènes.

Power Up!, dirigé par Tope Adefarakan, superviseure de la pratique d’antiracisme et d’antioppression, Société catholique d’aide à l’enfance de Toronto, portait sur un plan d’action pour les jeunes, les encourageant à contribuer à changer le système du bien-être de l’enfance en offrant leurs idées et leurs commentaires concernant plusieurs initiatives d’Une vision une voix.

Un panel de trois personnes, qui incluait le journaliste et activiste Desmond Cole; la chef de la direction de Visions of Science, Eugenia Duodu, et la facilitatrice de l’engagement des jeunes du projet Cross-over Youth, Thaila-Paige Dixon.

Le point saillant de l’événement était la « Cérémonie d’appartenance ». Dirigée par deux aînés de la communauté afro-canadienne, la cérémonie portait sur l’affirmation des jeunes. Des participants adultes membres de la communauté afro-canadienne ont physiquement encerclé les 130 jeunes, chacun exprimant des mots réconfortants qu’ils souhaitaient que les jeunes entendent. Des membres du personnel ont exprimé des énoncés aux jeunes, comme « Vous êtes aimés. », « Vous êtes spéciaux. », « Vous êtes désirés. »; et en retour, les jeunes ont partagé avec la communauté des mots qu’ils souhaitent qu’on entende, comme, « Merci! », « Nous sommes braves. », « Je sais que j’ai de la valeur. »

L’événement a marqué un tournant pour de nombreux jeunes qui ont offert des commentaires positifs confirmant le sentiment de connexion intense qu’ils ont éprouvé au cours de ces deux jours.

Un jeune participant a dit : « J’ai trouvé ma maison ici. J’ai maintenant une centaine de frères et sœurs et beaucoup de nouvelles tantes et de nouveaux oncles. »

Une présentation de diapositives est disponible ci-dessus, et une vidéo de récapitulation du symposium Power Up! sera disponible d’ici quelques mois.