Le besoin de services pour les 16 et 17 ans croît rapidement : analyse précoce de la hausse de l’âge de protection

Le 1er janvier 2018, la loi sur la protection de l’enfance en Ontario a été modifiée pour élargir les services de protection de l’enfance aux jeunes de 16 et 17 ans, un changement revendiqué depuis longtemps par l’AOSAE et les sociétés d’aide à l’enfance (SAE) de l’Ontario. Une analyse précoce effectuée par l’AOSAE et les SAE a renforcé une grande partie de ce que le secteur du bien‑être de l’enfance savait depuis des décennies : ce groupe de jeunes est considérable et mal servi.

Afin d’appuyer les SAE et de contribuer à cerner les besoins en matière de formation et de ressources à l’échelle provinciale, l’AOSAE a invité les membres du personnel des agences à participer à une série de groupes de consultation virtuels pour connaître leurs expériences de travail avec cette nouvelle population. Trente-trois SAE ont participé aux téléconférences au cours des premiers mois de 2018.

Entre le 1er janvier et le 23 mars 2018, les SAE ont reçu des signalements pour 944 jeunes de la nouvelle tranche d’âge. Elles ont constaté que 814 autres jeunes dans les familles ou les dossiers de protection étaient précédemment inadmissibles aux services en raison de leur âge. Dans une déclaration publique, le ministre des Services à l’enfance et à la jeunesse, l’honorable Michael Coteau, avait évalué que jusqu’à 1 600 jeunes pourraient recevoir de l’aide au cours de la première année de mise en œuvre du changement. Cependant, l’analyse précoce de l’AOSAE révèle que, dès les trois premiers mois de 2018, plus de 1 700 jeunes ont déjà obtenu des services.

« Ce que nos membres nous disent est probant. Des appels entrent tous les jours », déclare Wendy Miller, gestionnaire principal, Relations avec le gouvernement et les intervenants, à l’AOSAE.

Les nouveaux jeunes ont été dirigés vers des services par divers intervenants. La plupart des sources de signalement, à part les signalements directs, étaient la police ou des professionnels liés au système de justice pour les jeunes, des professionnels des écoles ou de l’éducation, des membres de la communauté, ainsi que des fournisseurs de services de santé mentale. Les types de problèmes qui ont mené ces jeunes à avoir affaire à une SAE incluaient, entre autres, des conflits parents-ados ou familiaux, l’abandon ou l’isolement, l’itinérance ou l’insécurité de logement, ainsi que des problèmes de santé mentale ou affective.

Les jeunes dirigés vers une SAE n’ont pas tous besoin de protection. Le personnel de la protection de l’enfance utilise les Échelles d’admissibilité pour déterminer si un enfant, un jeune ou une famille a besoin de services. Cent-soixante-neuf des jeunes de 16 et 17 ans dirigés vers des services n’avaient pas besoin de protection.

Quant aux enfants et aux jeunes qui avaient besoin de protection, les SAE travaillent d’abord et avant tout pour les maintenir en sécurité au domicile familial. Si cela est impossible, elles s’efforcent de trouver quelqu’un – par exemple, un membre de la famille élargie ou un ami de la famille – chez qui l’enfant ou le jeune peut rester. Autrement, on offre aux jeunes de 16 et 17 ans l’option de conclure une Entente sur les services volontaires pour les jeunes (ESVJ), qui leur donne accès à des services et soutiens par l’entremise d’une SAE. Parmi les jeunes ayant besoin de protection, 72 d’entre eux ont choisi de conclure une ESVJ, et de nombreux autres envisageaient d’en conclure une au moment de la dernière téléconférence. Quant aux jeunes qui ont choisi de ne pas signer une ESVJ, on leur a offert diverses autres ressources, par l’entremise de la SAE ou de groupes ou services communautaires.

Lorsque nous avons demandé aux membres du personnel des agences quel était le temps consacré par les intervenants en protection de l’enfance pour appuyer cette nouvelle population de jeunes, ils ont répondu unanimement qu’ils doivent leur consacrer plus de temps, essentiellement parce qu’avec des jeunes plus âgés, il faut plus de temps pour s’engager et établir des relations avec eux. Voilà pourquoi il est particulièrement crucial que le gouvernement de l’Ontario s’assure que les SAE ont suffisamment de ressources pour s’adapter à ce changement législatif. (Voyez ici les autres demandes du secteur du bien-être de l’enfance dans le cadre de cette élection.)

L’AOSAE continuera de surveiller la façon dont les services aux jeunes de 16 et 17 ans sont déployés, ainsi que les défis et les possibilités que le fait de travailler avec cette nouvelle population présente aux SAE.